JUSTE AU CAS OÙ ... LA PEUR DE L'AUTONOMIE DES MACHINES DANS L'ART CONTEMPORAIN

Conference at the international science fiction symposium entitled: Power(s), responsibilities and cases of conscience in science fiction.
Université de Reims Champagne-Ardenne, 6-7-8 april 2022


ABSTRACT:

Depuis les trois lois d’Isaac Asimov, la science-fiction a mise en scène de nombreuses fois une machine ou un robot prenant le pas sur son créateur. A force d’entraîner les intelligences artificielles elles deviendraient nos égales, voire nous dépasseraient. Avec les réseaux de neurones, cette crainte de la littérature et du cinéma refait surface. Que se passerait-il si la machine prenait le dessus et surtout comment réagirions-nous ?
Cette histoire a également été reprise par de nombreux artistes contemporains qui questionnent ce nouveau rapport aux technologies. Certains mettent en scène des machines fictionnelles et fonctionnelles qui rejouent cette crainte, qui nous montrent des robots qui semblent dotés d’un savoir immense et qui nous dépasse.

Cette conférence propose d’analyser notre positionnement – ici de spectateur et même finalement d’auteur – face à ces craintes et ces étranges dispositifs. Le titre « juste au cas où » fait justement référence à des travaux d’artistes qui étudient cette relation de crainte et d’éducation de ces obscures machines et programmes qui ne nous répondent plus au doigt et à l’œil. Nous étudierons ici trois installations majeures :
- Just in Case de Thierry Fournier qui met en scène un écran qui vérifie que le spectateur est bien un humain, explorant la représentation d’un programme qui prend une étrange initiative de contrôle ;
- The Punishment de Filipe Vilas-Boas qui fait directement référence à la première loi de la robotique d’Asimov et qui nous montre un bras robotique d’usine punit pour anticiper un mauvais comportement à venir. Le bras robotique recopie en boucle la phrase « I must not hurt human » assis sur une table d’écolier ;
- Seul Richard de Thierry Fournier également, qui expose un fébrile robot jouant le rôle du roi Richard de la pièce de Shakespeare. Ce dernier est acculé dans une mise en scène où les autres personnages joués par des humains s’en prennent verbalement à lui.

Ces trois exemples explorent des comportements différents du public face aux œuvres. Il est ici scanné à son insu, positionné comme un maître d’école qui punirait son mauvais élève robotique et enfin face à une tragique mise en scène d’un robot fragile et acculé par des humains. Cette conférence souhaite montrer le positionnement entre empathie et violence anticipée face à une robotique mal comprise. Ici, le public est face à une machine sévère ou malmenée par l’humain. Le spectateur se retrouve face à une machine qu’il ne contrôle plus et tente de trouver sa place dans cette nouvelle relation.


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